Avons-nous élu les marchés ? demandait l'autre jour mon excellent
camarade Enzo ...
J'aurais plutôt tendance à dire "nous avons elu le marché" ...
Et ce nous , c'est pas juste la majorité de nos concitoyens qu'ont élu notre bon maître et demi , non, c'est aussi pas mal de mes camarades de la gauche de l'autre gauche ... y compris du Parti
de Gauche ...
Parti de Gauche est sur Facebook
Inscrivez-vous sur Facebook pour communiquer avec Parti de Gauche.
L'aut'matin, quand je suis tombé là dessus , j'en ai renversé le bol de café sur le clavier ...
Y confondent réseau "social" et socialisme, je me suis dit ...
Pis j'ai réalisé que le mal était pire , pas juste une petite confusion sur les termes , non, juste un oubli de lecture des CGU et de la littérature en ligne sur le rapport trés particulier
qu'entretient Facebook avec la vie privée, et au delà sur son caractére big brother ...
Facebook’s Gone Rogue; It’s Time for an
Open Alternative
Ryan Singel - 7 mai - Epicenter (Wired)
(Traduction Framalang : Goofy, Barbidule et Daria)
Facebook a maintenant un comportement de gangster, ivre des rêves d’hégémonie mondiale de son fondateur Mark Zuckerberg. Il est grand temps que le reste de l’écosystème du Web en prenne
conscience et s’active pour le remplacer par un système ouvert et distribué.
Facebook était juste un endroit pour partager des photos et des idées
avec les copains et la famille, et puis peut-être pour jouer à quelques jeux idiots dans lesquels on vous laisse croire que vous êtes un parrain de la mafia ou un pionnier. Facebook est devenu un
moyen très utile pour communiquer avec vos amis, avec vos copains perdus de vue depuis longtemps, et les membres de votre famille. Même si vous ne désiriez pas vraiment rester en contact avec
eux.
Et bientôt tout le monde a eu un profil - même votre oncle André, et aussi ce type que vous détestiez dans votre précédent boulot.
Et puis Facebook s’est rendu compte qu’il était propriétaire du réseau.
Alors Facebook a décidé que « votre » page de profil deviendrait celle de votre identité en ligne, en se disant - avec raison - qu’être le lieu où les gens se définissent procurera du pouvoir et
de l’argent. Mais pour y parvenir, les gens de Facebook devaient d’abord s’assurer que les informations que vous donnez seraient publiques.
Et donc en décembre, avec l’aide des experts en vie privée de Beltway récemment engagés, Facebook a renié ses promesses de respecter les données privées : la plupart des informations de
votre profil sont devenues publiques par défaut. Ce qui comprend la ville où vous vivez, votre nom, votre photo, les noms de vos amis et les groupes que vous avez rejoints.
Au printemps Facebook a poussé le bouchon encore plus loin. Toutes les éléments que vous indiquez aimer seront publics, et renverront à des pages de profil publiques. Si vous ne voulez pas qu’il en soit ainsi, eh bien vous
perdez ces données - bien que Facebook se les garde gentiment dans sa base de données pour permettre aux publicitaires de vous cibler.
Cela comprend vos goûts musicaux, les informations concernant votre travail, ce que vous aimez lire, les établissements scolaires que vous avez fréquentés, etc. Tous les éléments qui constituent
votre profil. Tout doit devenir public - avec des liens vers des pages publiques pour le moindre détail - sinon vous n’y avez pas droit du tout. On peut difficilement appeler ça
un choix, et tout le système est d’une complexité à rendre fou.
Dans le même temps, l’entreprise a commencé à envoyer les informations recueillies sur votre profil vers Yelp, Pandora et Microsoft - si bien que si vous allez faire un tour sur ces sites
pendant que vous êtes encore connecté sur Facebook, les services en question vous proposent une « expérience personnalisée » lorsque vous apparaissez. Vous pouvez essayer l’option de
désinscription après coup, mais pour interrompre définitivement ce système vous aurez besoin d’un mastère en bureaucratie facebookienne.
Vous voudriez mettre à jour votre statut pour vos amis ? Facebook envoie par défaut tous les messages à publier à l’Internet tout entier, en les déversant dans l’entonnoir des dix plus
importants moteurs de recherche. Vous disposez d’un menu déroulant pour restreindre votre publication, mais il semble que ce soit trop difficile pour Facebook de se souvenir de votre
choix lors des connexions suivantes. (Google Buzz, avec toutes les critiques qu’il a essuyées, se souvient tout de même des paramètres de votre dernière publication et les utilise ensuite par
défaut).
Lire la suite sur l'excellent Framablog
Au delà du ridicule qui consiste à se bagarrer contre les fichiers en se fichant volontairement, ( on doit d'ailleurs faire remarquer à la droite régimaire qu'il aurait été plus "indolore" politiquement d'accorder une réduction d'impots aux citoyens pour leur "auto-inscription" sur un fichier central déjà privatisé Facebook que de tenter de mettre en place tous ces fichiers pas terribles et mal mis à jour qui lui tiennent tant à coeur ) , au delà de l'adhésion volontaire de l'individu soumis et autofliqué libre au marché monopolistique qui libére , je me prends à imaginer la tronche de mes camarades du parti de gauche si je leur proposait de sous traiter au pourcentage une campagne d'adhésion à une de ces officines spécialisées dans le recrutement de clients pour Poweo ou SFR , avec le petit kiosque qui va bien au milieu de la galerie commerciale de carrouf .... J'imagine les têtes ...
J'étais déjà militant et pas encore branché technique à l'époque ou AOL développait un modéle proche de celui de Facebook , au moment ou avoir une connexion internet avec modem 56k externe était un luxe . Et le modéle AOL, instinctivement , je sentais que "saymal,sapue,saypaslibre" ... Une vision trés nord-américaine du monde, ou l'on est enfermé dans sa "communauté" ... je sentais , instinctivement ( surement vieux réflexe pavlovien de mes jeunes années militantes ) , que c'était pas politiquement et symboliquement "acceptable" . Entre temps , j'ai ( vaguement ) appris que les NTIC ne relévent pas de la "magie" et que l'équation "innovation technique adoptée par l'avant garde éclairée de la petite bourgeoisie techno entrainant la jeunesse vers l'avenir radieux du marché = progressisme social" relevait d'un pipeautage si cher à nos bourses et à Monsieur Seguela ...
D'abord, on dit plus "t'as internet ? alors on se retrouve sur facebook" ... parceque Facebook, c'est l'avénement du retour de la momie du Minitel 2.0 :

Selon l'ONG, les grandes fermes de serveurs et les infrastructures de transport de données font une consommation excessive du charbon et du nucléaire pour leur énergie. ../..
« De par l'expansion actuelle du cloud computing, l'industrie doit aussi garder son empreinte carbone sous contrôle » avertit le communiqué. ../..
S'appuyant sur un précédent rapport « Smart 2020 », Greenpeace estime les centres de données et les réseaux télécom consommeront 1 963 milliards kWh d'électricité dans dix ans. Soit le triple de leur consommation actuelle et plus que celle de la France, de l'Allemagne, du Canada et du Brésil réunis.
Facebook, lui, se voit affublé d'un bonnet d'âne à cause de son nouveau centre dans l'Oregon. Il serait alimenté par PacificCorp, l'un des fournisseurs d'électricité les moins chers mais les plus polluants. Greenpeace de mettre en avant les groupes d'utilisateurs leur demandant une plus grande responsabilité à ce sujet.
source ZDnet
